La Transvésubienne 2010 s’est déroulée le 30 mai 2010 entre la Colmiane et Nice dans les Alpes Maritimes. Toujours réputée pour être la « référence » en matière de VTT (physique et technique), le parcours cette année était fidèle à celui de 2009 : 80 km, un petit 3000 m de dénivelé positif et plus 4000m de dénivelé négatif. (ces chiffres à eux seuls me donnent le vertige…)
Notre Bats en était pour la 3ème fois, il faisait partie des 900 du départ et surtout, des 418 à l’arrivée…et pour la 3ème fois, il nous fait l’amitié de nous raconter son épopée :
Trois petits autocollants imprimés de 7 petites lettres formant le graal de tout mtbiker : « FINISHER »
Finisher du Truc, de la RFAPDDONDPPLNDM ou plus simplement de la Transvésubienne!
En début d'année avec, Kazimor, mon acolyte habituel de sortie, on décide de refaire la Transvésubienne pour la troisième année consécutive. Le hic, c'est qu'il n'a pas fait très beau en ce début d'année.
Kazimor n'est pas super motivé pour rouler et moi, je déménage deux mois avant la date fatidique. Rien n'est réuni pour avoir la forme le jour J.
Malgré ça, nous nous organisons pour avoir un semblant de forme fin mai.
Vendredi 28 midi, je laisse ma voiture chez Madame Kazimorette qui m'a préparé un repas de fou puis me dépose à l'aéroport de Nantes-Atlantiques.
1h30 plus tard, j’arrive sous le ciel gris et pluvieux niçois.... J'appelle Chouchen qui est déjà à La Colmiane pour qu'il vienne me chercher.
Le temps qu'il arrive, la pluie s'est arrêtée et le soleil a refait son apparition.
En fin d'après-midi, Kazimor et José arrivent en voiture à La Colmiane et aménagent dans notre spacieux et luxueux logement (salle de billard, spad, sauna....etc). Nous serons 5 à y loger : Kazimor, José, Chouchen, Max49 et moi-même
Nous passons dire bonjour aux autres bretons avec qui nous avons organisé notre trip (Mag21, Ril, Arthelio,Loïc29, piepie...).
Samedi matin, séances de bricolage sur les vélos de Kazimor et de Max49. Pendant ce temps, José et Chouchen sont descendus sur Nice avec les autres bretons pour y déposer les voitures (nécessaire pour le retour dimanche).
On profite aussi de l'après-midi pour aller au pied de l'immeuble retirer nos plaques et marquer les vélos. J'y retrouve mes « Ride Air » favoris : Shupa, Crapoto, Tocata, Crapoto, JP, Yeti47, Papy46, Rone, Gahan, et mon viking auvergnat Tricky
Papotage, chambrage , on fait quelques pronostics sur qui finira ou ne finira pas ;-)
Le temps passe, mes gentils RA qui ne logent pas sur place sont obligés de nous quitter pour rejoindre leur gîte.
Couché après minuit (pas sérieux pour des soi disant compétiteurs LOL) et réveil à 4h45 pour être prêt pour la mise en grille à 6h00.
La mise en grille se fait mieux et plus rapidement que les années passées (cette année, le départ se fait en trois vague car on approche les 850 inscrits).
6h30, les fauves sont lâchés. Comme les autres années, je prend un départ tranquille , sans aller jouer des coudes dans la descente de la piste de ski (ligne droite avec des chicanes artificielles et des rigoles). La pente s'inverse, et là je décide d'appliquer ma stratégie pour éviter les futures bouchons : j'appuie sur les pédales tout le long de la première ascension. Au premier pointage, je suis en 119ème position. C'est bon signe pour la suite.
Levens qui a pris un mauvais départ me rattrape et m'incite à le suivre ... Le hic, c'est qu'il porte comme une chèvre (alors que je ressemble plus à un éléphant). Je le laisse filer vu que je n'ai pas retrouvé les jambes que j'avais lors de la Garoutade. (site)
Le terrain est gras suite aux pluies de la veille. Je n'ai pas de bonnes sensations dans cette première partie descendante, sur un single grassouillet avec quelques passages dans la neige. En gros, je ne la sens pas, tellement pas que j'arrive à crever une première fois alors même que le single n'est pas cassant.
Le temps de réparer je vois passer Ril et Chouchen L
Les premiers portages se profilent à l'horizon. La solution pour ne pas déprimer : baisser les yeux, regarder ou poser ses pieds et avancer sans se poser de question.
Le premier ravito pointe son nez. Qui dit premier ravito dit aussi bonne grosse descente immédiatement après (Col d'Andrion). Je ne m'arrête pas et je m'engage dans ce premier toboggan qui secoue. Elle se passe très bien malgré les marches, cailloux et les racines. Vu que je suis bien frais, je m'amuse bien et je double pas mal de monde J
Fin de la descente, je rejoins Chouchen sur un single tout lisse, il a crevé. Je me propose de l'aider.... et en passant juste devant lui ...... PIFFFFFFFFF..... Hihihihihihihihi, je viens de crever moi aussi ! ( MDR). Nous aurions pu crever cent fois dans la descente précédente ... Mais non, nous avons crevé sur un single tout lisse (re-MDR).
Pas grave, on discute en réparant et pas mal de monde nous repasse devant re L
Une fois la séance bricolage terminée, je repars en laissant mon Chouchen derrière moi. J'accélère pour récupérer Loïc29 qui est passé devant moi durant la réparation. Il s'écarte pour me laisser passer juste avant une petite descente de quelques minutes qui m'amène à un des mythes de la Transvésubienne : le Brec d'Utelle.
Le portage est facile malgré un terrain caillouteux, le lieu est propice à faire des jolies photos (on retrouve souvent ce portage en photo).... Facile le portage sur ce versant ..... Ok. Mais la descente de l'autre versant du Brec est un des gros morceaux de cette Rando Familiale À Profil Descendant. Du gaz à droite, des épingles bien fermées, un single totalement couvert de pierres qui roulent, des marches, rien de stable. C'est sûrement la descente la plus difficile de la journée. Pas mal de monde est a pied. J'ai du faire les trois quart sur le vélo. Le quart restant… à pied... bien que cela soit aussi casse gueule quand vélo J.
On amorce à partir de ce moment la montée vers la Madone en passant par des Terres Grises , ambiance lunaire J . Puis re-portage , poussage et roulage (dans l'ordre que vous préférez, et aussi par alternance) pour atteindre le haut de la Madone et son ravito. J'en profite pour papoter avec Jip de GrenobleVTT (le monde est petit) et me re-mémoriser une sortie avec les membres de ce forum (un vidéo ==> http://www.lesbobinesduchat.fr/Dino-Rose-au-Fourchu,44.html ).
Petite pause bouffe et remplissage du camel puis je repars pour l'autre moment de bravoure de la « truc ». La descente de la Madone. Le début (70/100 m?) est un empilage de rochers acérés, les 9/10 des concurrents passent à pied...
Je ne sais pas trop ce qui m'a pris, je me suis engagé dedans sans réfléchir, en me disant juste qu'il fallait que je reste sur le haut du passage. Et d'un seul coup le cerveau s'est remis a fonctionner... j'avais fait le plus dur aux dires des spectateurs quand je décide de poser pied à terre et de finir le début de la descente à pied. Je suis sur que hors Transvésubienne et avec des amis pour parader, j'arriverais à la passer en entier (Kazimor pense de même, reste plus qu'à organiser une virée dans le sud).
Le reste de la descente est constitué de grosses dalles rocheuses, de marches et de parties bien glissantes. Puis direction le Pont de Cros par une succession de singles plaisants, de descentes pierreuses et piégeuses...
Ouf ! on arrive enfin au Pont de Cros pour attaquer un des gros portages de la journée. J'alterne poussage, portage et de temps en temps un peu de pédalage jusqu'au moment ou j'atteins la piste large qui contourne le mont Férion.
Cool, une piste large mais celle-ci monte régulièrement et n'offre pas de passage ombragé. Une grosse suée plus loin, on arrive à une citerne permettant de se rafraîchir avant d'attaquer un tout petit portage. Puis descentes, singles en dévers, petites montées à faire sur le vélo !!!! Cool! Puis bonne descente jusqu'au ravito de Levens.
Madame Yeti47 est présente, elle me donne des nouvelles des « Ride Air » et me prépare un excellent sandwich qui me redonne de l'énergie pour entamer la dernière partie de cette rando familiale.
Je remonte sur le vélo et prend la direction du Mont Cima. Je n'ai plus trop de souvenir de cette partie, juste que j'arrive au 4éme ravito à Aspremont. J'y retrouve Ril. Au moment d'en repartir, je vois arriver Chouchen J
Après j'ai joué à mon EDV en laissant mes amis bretons derrière. Direction le Mont Chauve par un portage dur.. Quelques crampounettes viennent me chatouiller les cuisses, mais rien qui m'empêche d'avancer. Je sais qu'une fois arrivé en haut, la descente sera splendide.
A ce niveau, le parcours change par rapport à l'année dernière, on ne monte pas au Fort, on attaque directement dans la descente marteau-piqueur. Des cailloux en profusion, il faut absolument garder de la vitesse pour ne pas faire de chute ou d'OTB. Je subis moins que l'année dernière cette partie et j'arrive même à m'amuser (à l'opposé de l'année dernière) puis on bifurque sur « H-Tension », une piste de descente très ludique. Petits sauts, virage à droite, virage à gauche, marche, re-saut .... etc.
J'entends du bruit derrière moi! Je propose de laisser passer .... On me répond "occupe toi pas de nous, roule". Ok, les gars ...
Ouuups! je freine car surpris par une bonne marche juste dans un virage .. Ça freine derrière !!! Désolé les gars, vous voulez vraiment pas passer?
Je me retourne et à ma surprise, ce n'est pas des concurrents mais des Marshalls (nos anges gardiens en moto) . Ils me confirment de continuer devant... Cela m'incite à accélérer J C'est cool d'avoir un peu de pression derrière, j'ai descendu le reste de la descente beaucoup plus vite (tout en gardant une marge de sécurité) que ce que j'avais prévu dans ma petite tête de vendéen.
300 m de route puis grosse descente toute en glisse pour rentrer dans la « Jungle ». Cette année, Georges Edwards (l’organisateur mythique du mythe) a retiré l'échelle au niveau d'un passage d'une ravine, je suis obligé de faire le tour en poussant le vélo. La Jungle a été taillée, elle est moins touffue et se passe facilement comme la traversée/roulage du Paillon (petit cours d'eau qu'on traverse 4/5 fois pour éviter de prendre la route).
Hop! Une flèche m'indique de remonter du lit du Paillon ... Cela sent le final ... Et quel final. Bonne montée sur bitume suivit des trois longs escaliers!!! Georges nous a gâté pour la fin.
Les jambes tirent mais sachant qu'il reste un km on se fait tous mal pour bien finir.
L'entrée dans les arènes est sympa... Ouf c'est fait! Et de trois ... Le fameux sticker tant convoité est sur la plaque.
Reste maintenant plus qu'à attendre les copains. Ceux-ci arrivent petit à petit.
On papote avec Levens, Crapoto, Madame Yeti47, Papy46, on refait le parcours avec mes amis bretons et nantais. Bon , à force de papoter il est 19h00, l'organisation commence à tout démonter, il est temps pour nous de rejoindre notre gîte à la Colmiane.
Pour ceux ne connaissant pas le type de parcours, imaginez la descente, le single le plus dur, technique que vous connaissez en Vendée, Maine et Loire, Loire Atlantique ..... Multipliez par 1000, 10000 la difficulté et vous obtiendrez à peu près le type de single « vésubien ». À cela ajoutez du gaz, du soleil, de la poussière, des cailloux acérés, de la sueur... ;-)
Ceux qui trouvent les bords de la Sèvre, Mervent, la Garoutade dures.....Passez votre chemin, vous risqueriez de ne pas apprécier le voyage!
Deux mots pour finir :
Vivement 2011!
Bats n’était pas le seul vendéen au départ (et à l’arrivée). Nos potes du MudJet team en étaient également : http://mudjet-team.over-blog.com/
Pour info, le vainqueur François Bailly Maître (team Scott) gagne en 6h16.
Bats est 222ème en 10h12, Patrick du MudJet Team des Olonnes 302ème en 10h54, les nantais Kazimor 303ème dans le même temps et José 371ème en 11h35.
Si vous voulez en être en 2011, c’est par là qu’il faut commencer :
http://www.avalanchecup.com/raidavalanche-transvesubienne-06-news-videos.html
Mais attention voici à quoi cela ressemble dans le détail : trace GPS
Et pour finir, une dame sur la Transvé...... pfffff, chapeau bas !
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